Alors que la saison de l’aspérule odorante est relativement courte, tu as presque tout l’été pour récolter le mélilot, et préparer de succulents desserts à la saveur vanillée.
Où trouver le mélilot? Certainement là où on l’attend le moins: sur le bord des routes (même, parfois, des autoroutes), le long des chemins, dans les décombres et les terrains incultes.
Oui, je sais: cela ne fait pas vraiment rêver! Pourtant, je ne dis pas de le récolter le long des routes. Et encore moins le long de l’autoroute. C’est juste une première étape pour le repérer, et l’identifier de plus près.
Dans un deuxième temps, tu pourras alors en chercher dans un endroit plus bucolique, aux abords d’une prairie, ou au détour d’un chemin creux.
Pour l’identifier, trois critères à observer: ses feuilles à trois folioles qui évoquent le trèfle, ses petites fleurs jaunes en grappes, son odeur de vanille au séchage.
L’étape fondamentale du séchage
L’essentiel, pour tirer le meilleurs parti du mélilot, est le séchage. Celui-ci est important à deux égards: pour que se déploie ce délicieux parfum de vanille. Mais aussi pour éviter tout risque d’hémorragie interne, que pourrait impliquer un mélilot fermenté.
En effet, cette odeur de foin, ou de vanille que dégage le mélilot, une fois séché, vient de la coumarine. En cas de fermentation, celle-ci se transforme en dicoumarol, violent hémorragique. On ne veut bien-sûr pas de cela en cuisine!
Et comment utiliser ensuite le mélilot en cuisine? Ça infuse!
Une fois bien sec, le mélilot va pouvoir entrer dans diverses préparations, principalement par infusion.
Parmi les préparations culinaires les plus classiques, citons les principales crèmes dessert: panna cotta, flan, cheese-cake ou crème anglaise.
En version 100% végétale, d’inspiration raw food, je te suggère de porter à ébullition 1 litre de lait de riz, additionné d’une cuillère à café d’agar-agar, en remuant régulièrement.
Laisse frémir la préparation 2 minutes, puis retire du feu. Ajoute alors 2 cuillères à soupe de mélilot séché, et laisse infuser 10 minutes. L’infusion se fait à couvert, pour garder le plus possible les arômes.
Tu pourras ensuite filtrer la préparation, puis, à choix: verser dans des bols, ou des verrines, recouvrir une pâte brisée cuite à blanc au préalable, ou recouvrir une base de gâteau cru (par exemple, des abricots secs hachés, mélangés avec des noisettes en poudre et une pincée de sel). Ce type de recette est délicieuse, aussi, en association avec des fraises, des framboises, ou des myrtilles.
Et sinon, une toute autre option d’infusion: dans un cake, dans des biscuits, ou même dans un pain. Il suffira alors d’ajouter une petite poignée de fleurs de mélilot séchées à ta préparation.
Faire sortir le mélilot du carcan sucré des desserts: le gomasio
Autrement, si tu souhaites, comme moi, faire sortir le mélilot du carcan sucré des desserts, je te recommande le gomasio aux fleurs de mélilot!
Une préparation simple et rapide, à saupoudrer ensuite sur des tranches de betteraves, ou de chou-raves (colraves pour les Helvètes).
Une recette que j’avais inventée pour le programme en ligne « Le Jardin des Délices », complément culinaire à « Materia Botanica », proposé au fil de l’été.
Et une recette que j’évoquais également dans une chronique radio à retrouver ici.
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Le tout premier numéro, à paraître le 1er août 2024, est justement dédié au mélilot!
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