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Le smoothie vert ne sauvera pas la planète

Il y a des jours où le sentiment d’injustice nous saisit corps et âme.

Ce fut le cas pour moi, il y a deux semaines, quand j’ai reçu un message d’une amie chère.

S’il y a bien quelqu’un, dans mon entourage, qui mène une vie saine au quotidien, c’est elle.

Depuis des années déjà, elle privilégie une alimentation végétale, bio, écologique, locale, de saison. En parallèle, elle pratique le yoga et la médiation, embrasse la marche et le mouvement au quotidien, vit en harmonie avec la nature, près de l’Océan.

Pourtant, à l’aube de cet été, le diagnostic est tombé. Une maladie grave rôde désormais dans ses parages.

Et le sentiment d’injustice semble d’autant plus grand qu’elle a pris tant de soin, depuis si longtemps, à adopter un mode de vie équilibré, de qualité.

Mais au-delà d’une saine et légitime colère, je suis intimement convaincue qu’une telle situation peut amener à un questionnement profond, à une réflexion plus vaste sur notre rapport quotidien au vivant.

L’alimentation saine:
Une facette du vivant parmi tant d’autres

L’histoire de mon amie nous rappelle avec force que la vie est complexe et souvent imprévisible. Nous pouvons faire tout notre possible pour prendre soin de notre santé, mais il existe des éléments qui échappent à notre contrôle.

Il serait facile de succomber à la frustration et de rejeter l’alimentation saine comme une illusion. Cependant, je crois qu’il y a une vérité plus nuancée à explorer.

En effet, l’alimentation saine est une facette du vivant, parmi d’autres.

Et comme je l’explore ici depuis longtemps, je suis convaincue que prendre soin de soi par l’alimentation, c’est avant tout une manière de montrer du respect envers notre corps, ainsi qu’envers la planète qui nous nourrit.

Manger sainement est ainsi un acte d’amour envers soi-même et envers la nature. Une pulsion de Vie à cultiver au jour le jour, à la hauteur de nos possibles.

Moi-même, je n’y arrive pas tout le temps. Loin de là.

Et dans tous les cas, cela n’est qu’une partie d’un tableau plus vaste.

L’alimentation ne peut pas garantir que nous ne serons jamais touchés par la maladie, mais elle peut jouer un rôle dans notre résilience et notre bien-être global, corps et esprit.

C’est en tous cas la conviction que je me suis forgée, au fil de plusieurs années de maladie.

Honorer le vivant: une voie à suivre

L’expérience de mon amie nous rappelle surtout que la vie est fragile et précieuse.

Dans ce contexte, l’alimentation saine est une boussole pour nous guider vers une meilleure santé et une meilleure relation avec la planète, mais elle ne nous permet pas de tout contrôler.

Alors, la tentation du cynisme peut être grande: pourquoi ne pas simplement laisser tomber et manger n’importe quoi, n’importe comment ?

Si tu me lis depuis longtemps, tu auras sans doute deviné ma réponse à cette question. Oui, je suis persuadée que, plutôt que de renoncer à manger sainement, nous pourrions envisager d’adopter une approche plus profonde: celle d’honorer le vivant.

C’est ce que je partageais l’autre jour avec cette amie: quoi qu’il advienne, ces prochaines semaines et ces prochains mois, elle et son compagnon ont honoré le vivant, depuis si longtemps.

Honorer le vivant, en soi et autour de soi, signifie prendre soin de soi-même, mais aussi des Autres et de l’environnement. Non pas dans l’espoir de contrôler l’avenir, mais par amour et respect pour la Vie elle-même.

Cette perspective est ainsi un rappel que chacune de nos actions, chaque décision que nous prenons, a un impact sur nous et sur le monde qui nous entoure.

Voilà, ainsi, une invitation à cultiver la conscience, la compassion et la gratitude dans chaque aspect de notre existence. Au quotidien, et envers soi-même tout autant qu’envers les Autres. (Combien d’entre nous, par ici, gagneraient à faire grandir la compassion envers elles-mêmes ?).

Ainsi, de mon point de vue, l’alimentation est une pierre angulaire.
Mais honorer le vivant est le fondement de toutes choses.

Cela peut s’exprimer par la préparation d’un repas simple, par une infusion des fleurs de tilleul récoltées au crépuscule d’une parfumée journée de juin, par le croquis rapide d’une ortie au dos d’une vieille enveloppe, ou encore un kimchi savoureux et pimenté dégusté au coin d’une table.

Le vivant est partout, tout le temps, autour de moi.
Et me relier au vivant et comme un acte poétique radical.

Avec tendresse,
Sylvie.

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4 réflexions sur “Le smoothie vert ne sauvera pas la planète”

  1. ELSA SUNNIVA Schaefer

    Inspirant de voir la magie des traditions ancestrales à nouveau transportée au loin par tes mots ! comme de dizaines de petites graines remplies d’essence de vie & de plénitude

    1. Sylvie Ramel

      Heureusement, je vois enfin ces mots si précieux. Merci de ces lignes, qui seront désormais déposées sur le blog.

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