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Contre l’inflammation chronique : mieux que les brocolis

Une crème de cajou à la vanille, décorée de fraise et d'une tombée d'épices

Quand cuisiner avec les plantes et végétaux devient une parenthèse de calme dans la frénésie du quotidien: une arme secrète contre le stress, qui fait baisser l’inflammation

Nombreuses sont les raisons qui peuvent nous amener à nous intéresser aux plantes sauvages comestibles, ou adopter une cuisine végétale créative, et manger sainement, avec des produits frais, de saison.

De la nécessité de simplement renouer avec la nature

Cela peut débuter par le désir de tisser un lien plus intime avec la nature, de développer sa créativité, ou de se soigner naturellement.

Notamment, en tirant bénéfice des plantes sauvages, qui sont souvent aussi de grandes médicinales.

D’ailleurs, ce sont parfois des problèmes de santé qui nous guident dans cette direction: un besoin de manger sans gluten, un déséquilibre de la thyroïde, ou des problématiques inflammatoires.

Plus qu'une alimentation, une manière de vivre

Face à ces défis, j’aimerais suggérer d’envisager une approche à plusieurs niveaux de la cuisine saine, hypotoxique, ou anti-inflammatoire.

D’une part, se référer aux principes de base d’une alimentation orientée sur la vitalité, pour prendre soin de sa santé. D’un autre côté, utiliser une alimentation revisitée pour repenser notre manière de cuisiner et de manger.

Il ne s’agit alors pas seulement de consommer tous les jours des smoothies aux épinards, de systématiser les salades vertes, ou agrémenter nos petits plats de sauce à base de lait de coco.

En effet, cuisiner sainement, c’est plus que cuire les légumes verts à la vapeur douce, puis les accompagner d’une sauce aux amandes blanches et jus de citron.

Cela peut être, plus fondamentalement, de se réserver un moment de calme, 20 minutes par jour, en demandant que personne ne vienne nous déranger. Cela peut être d’aiguiser tous nos sens au moment de préparer le repas: sentir la texture des produits utilisés du bout des doigts; écouter le son du couteau qui tranche les légumes, ou de la spatule que l’on frappe doucement au bord de la casserole; humer les odeurs du plat qui mijote désormais dans le four. Et goûter, bien-sûr; déguster juste une cuillerée, avant de servir la création du jour sur une assiette.

Si le stress peut nous rendre littéralement malades, il est bien probable que prendre un temps pour soi, au moins une fois par jour, puisse en être l’un des puissants antidotes à ce mode de vie délétère.

Face au stress chronique, les brocolis sont bien peu de chose

Au fond, je suis profondément convaincue que l’alimentation joue un rôle essentiel dans la préservation de notre santé.

Pourtant, à y regarder de plus près, la cuisine saine peut sembler dérisoire comparée aux ravages provoqués par le stress chronique.

C’est ce que me disais Anaïs Dutilloeul, amie et collègue nutritionniste, lors de l’une de ses interventions dans ma communauté gratuite, Le Cercle des Sauvageonnes.

C’est aussi ce que suggérait la médecin généraliste d’une amie qui vient d’être diagnostiquée d’une fibromyalgie. Manger sainement, c’est important; mais faire baisser le stress doit être la priorité.

Car oui, les légumes ont un effet anti-inflammatoire, ou anti-oxydant. Mais ils ne feront pas de miracles, face à un emploi du temps qui ne laisse aucune respiration, des responsabilités professionnelles qui mettent le système nerveux central à rude épreuve, ou un niveau déraisonnable d’exigence face à soi-même et ses objectifs.

Les diverses facettes du stress

Ainsi, au fil de ma pratique et de mes accompagnements, j’observe deux formes principales de stress qui empoisonnent notre quotidien: d’une part, le stress lié à nos modes de vie souvent intenses, qui parfois se prolonge plusieurs mois, voire plusieurs années.

D’autre part, la pression que certaines personnes s’infligent dans une quête perfectionniste d’en faire toujours plus, toujours mieux.

Dans ces deux cas, aussi paradoxal que cela puisse sembler, je suis convaincue que faire de la cuisine saine une habitude ne doit pas être un objectif en soi, mais plutôt un moyen d’instaurer un quotidien plus apaisé.

La cuisine contemplative, remède au stress

En effet, pour beaucoup d’entre nous, la quête d’un mode de vie sain peut malheureusement rimer avec perfectionnisme.

Or cet écueil peut transformer notre quête de bien-être en source de stress supplémentaire. Il est donc important de se rappeler que l’objectif n’est pas d’atteindre la perfection, mais de trouver un équilibre bénéfique et réaliste pour notre propre quotidien. Pour soi, et pour son entourage.

À la place, si nous envisagions l’acte de cuisiner, non seulement comme une nécessité ou une corvée quotidienne, mais comme une pratique contemplative.

Comme quelque chose qui nous apporte une respiration, lorsque nous sommes à bout de souffle, et non une contrainte supplémentaire dans une vie déjà trop chargée.

Un moment de pleine conscience

Ainsi, lorsque nous cuisinons, surtout avec des ingrédients que nous avons nous-même choisis ou cultivés, nous nous connectons à l’instant présent, mettant de côté les soucis du quotidien.

Cette pratique peut devenir méditative, nous permettant de nous ancrer dans l’ici et maintenant, réduisant ainsi notre stress, tout en augmentant notre pleine conscience.

Par exemple, au mois de mai, quelles sont mes trois recettes simples et rapides, pour le repas du soir, qui viendront autant flatter mes pupilles, que chatouiller mes papilles ?

Pour un brin d’extravagance, nous pourrions imaginer une salade verte, égayée de quelques fraises coupées en deux, et parsemée de fleurs de sureau.

Les feuilles de salades sont rincées en quelques secondes, puis disposées dans un petit saladier. Viennent s’ajouter les fruits et les fleurs. Puis une vinaigrette express: une tombée d’huile de colza, une pincée de sel aux herbes et un soupçon de vinaigre de fraise.

Le repas se poursuit avec un risotto aux côtes-de-bettes, épinard et orties, complété de quelques graines de tournesol torréfiées.

Par personne, faire simplement revenir un oignon rouge dans l’huile d’olive, ajouter une poignée de légumes verts, et enfin 40 gr de riz à risotto. Ajouter de l’eau (2 fois le volume de riz), ainsi qu’une pincée de bouillon de légume.

En touche finale, une simple crème de cajou vient adoucir les mœurs, au moment du dessert.

Pour cela, penser à faire tremper les noix de cajou au moins une petite heure. Puis les rincer et les placer dans un blender. Ajouter 2/3 de leur volume d’eau, ainsi qu’une tombée du sureau d’érable ou d’agave, et quelques gouttes d’essence de vanille. Mixer finement le tout.

Pour une recette plus locale, remplacer les noix de cajou par des amandes blanches. Et pour une recette plus gourmande, remplacer les noix de cajou par des noix de macadamia.

Enfin, décorer les tout de quelques fleurs sèches, ou fraîches, ou encore une tombée d’épice à choix.

Préparer tout cela dans le calme, la joie, ou les deux, en nous focalisant sur la dimension sensorielle de l’expérience, nous permettra de revenir à soi-même et nous reconnecter à nos véritables besoins.

L’occasion de faire d’un simple repas une fête, au jour le jour.

En conclusion: une approche plus vaste du bien-être

En somme, cette approche contemplative de la cuisine est une manière de remettre le stress à plus tard.

Sans ignorer les symptômes du stress chronique, il s’agit de focaliser notre attention sur d’autres sensations physiques et psychiques, plus agréables et fluides.

Et peu à peu, leur accorder de plus en plus de place.

Plus profondément encore, je suis intimement convaincue que faire de la préparation des repas un moment de reconnexion avec soi-même et la nature est une forme d’émancipation.

Loin de dictats de l’industrie agro-alimentaire et ses produits tous prêts, ultra-transformés, notre voyage vers la santé prend ainsi une dimension plus vaste, englobant non seulement ce que nous mangeons, mais aussi comment nous vivons chaque instant. Et comment nous reprenons notre liberté de choix.

Manger devient alors aussi précieux et poétique qu’une fleur de lotus.

 

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Les programmes en ligne donneront également de belles pistes d’exploration de cette approche contemplative.

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